Sorcellerie et tabou deux facettes de la magie sympathique; Frazer; Le Rameau d'or.

….le système de la magie sympathique ne comprend pas seulement des principes positifs, mais aussi un grand nombre de principes négatifs, c’est-à-dire de prohibitions ; il énonce non seulement ce qu’il convient de faire, mais aussi ce dont il faut s’abstenir. Les principes positifs sont des charmes ; les principes négatifs des tabous. La doctrine entière du tabou paraît même n’être, en somme, qu’une application spéciale de la magie sympathique, et de ses deux grandes sois de la similitude et de contact. …. L’homme non civilisé pense que s’il agit de certaines façon, certaines conséquences s’ensuivront inévitablement en vertus de l’une ou de l’autre de ces lois….. il s’abstient, en vertu de ses notions erronées de cause et d’effet, de faire ce qu’il croit devoir lui être nuisible ; bref, il se soumet à un tabou ; le tabou n’est donc qu’une application négative de la magie pratique. La magie positive, ou sorcellerie, dit : « Fais ceci afin que telle chose arrive. » La magie négative, ou tabou, dit : « Ne fais pas ceci de crainte que telle chose n’arrive. » Le but de la magie positive, ou sorcellerie, est de produire une chose désirée ; le but de la magie négative, ou tabou, est d’éviter quelque chose de redouté. Mais les deux conséquences, la souhaitée et la redoutée, sont censées produites conformément aux lois de similarité et de contact. …. Si le mal supposé suivait infailliblement tout manquement au tabou, il ne s’agirait plus d’un tabou, mais d’un précepte de morale ou de sens commun. Ce n’est pas un tabou que de dire « Ne mets pas la main dans le feu. » C’est une règle de bon sens, vu que l’action prohibée entraînerait un mal réel et non imaginaire. Pg76-77 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Créer magiquement ce dont on a besoin; Frazer; Le Rameau d'or.

Pour résumer brièvement la théorie à laquelle les faits précédents nous conduits jusqu’ici, nous dirons que, de même que les rites intichiuma des Australiens sont, le plus souvent, des cérémonies magiques destinées à assurer la réincarnation des esprits d’animaux et de plantes comestibles, de même leurs rites d’initiation peuvent être considérés comme des cérémonies magiques destinées surtout à assurer la réincarnation d’âmes humaines. Or l’unique raison de provoquer la renaissance d’animaux et de plantes est de les manger. La raison ne pourrait-elle servir à expliquer les tentatives de résurrection de morts humains ? On le croirait, car toutes les tribus du golfe de Carpentaria que Spencer et Gillen ont étudiées mangent leurs morts, et leurs cérémonies et leurs traditions indiquent que les ancêtres des Aruntos mangeaient également les membres de leurs tribus. À cet égard, la coutume de la tribu Binbingas est particulièrement instructive. Chez eux, en effet, on découpe le corps du mort qui est mangé, non par les hommes des la même subdivision de classe que le défunt, pais par ceux qui appartiennent aux subdivisions constituant l’autre moitié de la tribu où les mariages sont permis entre les membres. La pratique est conforme à celle que suivent à présent toutes les peuplades centrales et septentrionales quand elles mangent l’animal ou la plante totémique. Chez elles, chaque classe qui a pour totem un animal ou une plante comestible est supposé fournir cet animal ou cette plante aux autres clans pour les alimenter ; de même, chez les Binbingas, les hommes de chaque subdivision particulière apportent positivement leur propre corps comme aliment aux membres intermariables de l’autre moitié de la tribu. Et de même que dans un passé lointain, les membres d’un clan totémique semblent s’être nourris régulièrement (toutefois pas exclusivement, ou même peut-être pas principalement) de leur animal ou plante totémique, de même dans un temps éloignés, ils semblent que régulièrement ils se mangeaient entre eux. Ainsi le clan du chien sauvage chez les Aruntas, conserve nombre de traditions qui prétendent que leurs ancêtres tuaient et mangeaient des hommes et des femmes du clan du chien sauvage. Il est probable que ces traditions perpétuent le souvenir exact d’un état des choses encore plus barbare que la coutume actuelle des Binbingas. Dans ces siècles plus ou moins lointains, s’il faut en croire les quelques renseignements épars fournis par la coutume et la légende qui constitue la seule preuve sur laquelle nous puissions nous appuyer, les hommes et les femmes d’un clan totémique, contrairement au mépris des pratiques de siècles plus récents, cohabitaient ensemble, mangeaient leur totem et dévoraient réciproquement leurs cadavres. Durant un tel état de choses, il n’y avait pas de démarcation bien nette, soit en théorie, soit en pratique, entre un homme et son totem ; cette confusion du reste se trouve répétée par les légendes, dans lesquelles il est souvent difficile si l’ancêtre totémique dont il est parlé est un homme ou un animal. Et si on s’arrangeait pour les ressusciter tout deux, il est fort possible qu’au début ce ne fût que dans le but de les manger une seconde fois. Ce système était entièrement pratique dans sa conception ; on ne se trompait guère que sur le moyen d’atteindre le but. Il ne s’agissait nullement de religion, à moins que nous ne consentions à donner le nom de religion au métier d’éleveur et de maraîcher ; il est certains que ces sauvages élevaient des animaux et des plantes, et peut-être même des hommes pour les mêmes raisons qu’un éleveur ou un maraîcher élèvent des bestiaux et font pousser des légumes. …. Bref, le totémisme, tel qu’il existe à présent chez ces tribus paraît surtout être une tentative grossière et même enfantine pour satisfaire mes besoins essentiels de l’homme, en particulier dans les conditions pénibles où il se trouve placé au milieu des déserts de l’Australie centrale, en créant magiquement tout ce dont un sauvage peut avoir besoin, et en premier lieu les aliments. pg74-75 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Faciliter la réincarnation par les arbres; Frazer; Le Rameau d'or.

Il se peut que la coutume fréquente en Australie de déposer les morts dans des arbres, ait eu pour but, du moins dans certains cas, de faciliter la renaissance ; les arbres, en effet, servent souvent de résidence aux âmes des morts, résidences d’où elles sortent pour renaître sous forme humaine. Ainsi dans les tribus Unmatjeras et Kaitish, on enterre les très vieilles femmes et les vieillards décrépits dans le sol, mais les corps des enfants, des jeunes femmes, des hommes dans la force de l’âge, on les place sur des plates-formes au milieu des branches d’un arbre ; en ce qui concerne les enfants on nous dit expressément que c’est dans l’espoir que « sous peu leur esprit reviendra et entrera dans le corps d’une femme- selon toute probabilité celui de sa première mère ». pg71 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Essence des trois grands rites d'initiation Australiens; Frazer; Le Rameau d'or.

…, le trait essentiel des trois grands rites d’initiation des australiens est l’abandon d’une partie vitale du corps qui servira de lien entre deux incarnations successives, en préparant au novice un nouveau corps qui abritera son esprit quand son sanctuaire actuel sera hors d’usage. Or, s’il y a quelque vérité dans une telle hypothèse, il faut s’attendre à ce qu’on prenne également des mesures pour assurer la réincarnation à la mort et aux funérailles. De fait, il semble bien que c’est ce qui a lieu. En effet, en premier lieu, il est évident qu’on peut expliquer ainsi les libations de sang des parents et des parentes faites dans la tombe, attendu que, d’après les usages australiens que nous avons cités, on pouvait très bien croire que le sang régénérait l’âme affaiblie, et la préparait à une nouvelle naissance. On peut en dire autant de la coutume australienne qui consistait à déposer des cheveux dans la tombe en même temps que le mort, car c’est une idée fort courante, que les cheveux sont le siège de la force. pg70-71 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

La clef longtemps perdue de la circoncision ?; Frazer; Le Rameau d'or.

De nos jours, il n’y a aucun rapport spécial entre le garçon et l’arbre, mais il semble qu’autrefois c’était différent. En effet, d’après la tradition, les premiers ancêtres mythiques de la tribu déposaient leurs prépuces dans leurs arbres nanjas, c’est-à-dire dans leurs centres totémiques locaux ; c’est de ces arbres, en effet, que leurs esprits sortaient à leur naissance, et c’est à ces arbres qu’ils retournaient après leur mort. Si, comme, il est très probable, cette coutume, telle qu’elle est rapportée par la tradition, a jamais été pratiquée, son but ne pouvait être que d’assurer la naissance et et la réincarnation futures du propriétaire du prépuce, quand il serait mort et que son esprit serait retourné à sa demeure dans l’arbre. Car chez toutes les tribus centrales la croyance est fortement enracinée que l’âme humaine passe par une suite perpétuelle de réincarnations ; les hommes et les femmes d’une génération n’étant que les esprits de leurs ancêtres revenus à la vie, et devant renaître eux-mêmes dans la personne de leurs descendants. Dans l’intervalle de deux réincarnations, les âmes vivent dans leurs lieux nanja ou centre totémiques locaux, qui sont toujours des objets naturels comme des arbres ou des rochers. ….. L’idée a pu leur venir qu’un homme pouvait faciliter une renaissance, si, de son vivant, il emmagasinait une provision d’énergie vitale, à l’usage de son esprit désincarné, après la mort. Il est probable que c’est ce qu’il faisait quand il détachait une portion de lui-même, en particulier son prépuce et qu’il le déposait dans son arbre nanja, un rocher, ou un autre objet. Se peut-il que nous ayons dans cette croyance et dans cette coutume la clef longtemps perdue de la circoncision ? En d’autres termes, est-il possible que la circoncision ait eu pour but, à l’origine, d’assurer la renaissance, à une époque future, du circoncis, en s’arrangeant pour qu’un morceau de son corps lui fournisse une provision d’énergie dans laquelle son esprit désincarné pût puiser quand venait le moment critique de la réincarnation ? Cette supposition se trouve confirmée par ce fait chez les Akikuyus de l’Est Africain britannique, la cérémonie de la circoncision avait toujours lieu en même temps que le simulacre pittoresque que le novice faisait de sa naissance nouvelle. Si nous avons vraiment l’indice qui permettra d’expliquer la circoncision, il serait tout naturel de chercher une explication parallèle de la subincision. Or nous avons vu que le sang provenant de la subincision sert, d’une part, à rendre des forces à des parents, et, d’autre part, à faire croître les nénuphars. Aussi pouvons-nous supposer que la propriété vivifiante et fertilisante du sang servait, comme le prépuce à la circoncision, à emmagasiner une provision d’énergie dans l’endroit nanja, en prévision du moment où l’âme affaiblie de l’homme en aurait besoin. Le but de ces deux cérémonies serait donc d’assurer la réincarnation future de l’individu en régénérant le centre totémique local, résidence de l’esprit désincarné, au moyen d’une partie vitale de son propre corps. Cette partie, prépuce ou sang, était en quelque sorte une semence destinée à grandir et à fournir un nouveau corps à son âme immortelle, quand son ancien corps aurait été réduit en poudre. Pg 67-68 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Symbole du sang, de la circoncision/subincision chez les Aborigènes;

Il est évident que dans tous ces cas on attribue au sang une vertu fertilisante…. …., dans certaines tribus, on recueille le sang versé à la circoncision et à la subincision des garçons dans l’écorce-papier et on l’enterre sur la rive d’un étang où croissent des nénuphars ; on suppose qu’on facilite ainsi la croissance des nénuphars. Il va sans dire que ce grossier essai d’horticulture n’est pas provoqué pour l’unique plaisir de contempler ces belles fleurs d’un bleu si éclatant qui fleurissent dans les solitudes de l’Australie, et qui parent les surfaces des étangs par myriades. Les sauvages se nourrissent des tiges et des racines des nénuphars, d’où leur désir de les cultiver. Dans cette dernière coutume, il est évident que l’on attribue une propriété fertilisante au sang de la circoncision et de la subincision. Dans la tribu Anula, où l’on observe cette coutume comme beaucoup d’autres, on attribue évidemment la même vertu au morceau de peau coupé, car on l’enterre aussi près de la rive d’un étang. Pg64, pg 66-67 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France. Frazer; Le Rameau d’or.]]>

Combinaison magie /religion; Frazer; Le Rameau d'or.

Le poème s’appelle Le Pélerinage de Kavlaar ; il décrit comment les malades offrent des imitations en cire de leurs membres malades à la Vierge Marie à Kevlaar pour qu’elle les guérisse de leur infirmité. Dans le poème, un amant qui se désseche d’amour et de chagrin à la suite de la mort de son amante, offre à la Vierge l’image en cire d’un coeur et la supplie de guérir sa douleur. Ces coutumes qui se pratiquent si couramment encore dans certaines parties de l’Europe catholique, sont intéressantes en ce sens qu’elle montrent comment, dans les temps modernes, la magie s’est incorporée à la religion. La confection d’image de cire à la ressemblance des membres malades est, à l’origine, purement magique ; la prière adressée à la Vierge ou à un saint est uniquement religieuse ; la combinaison des deux actes est une tentative grossière, bien qu’émouvante, pour faire bénéficier le patient de magie et de la religion en même temps. pg 56 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Cérémonie de renaissance à l'age adulte; Frazer; Le Rameau d'or.

Chez les Akikuyus de l’Afrique-Orientale britannique, tous les membres de la tribu, hommes et femmes, doivent passer par le simulacre d’une seconde naissance. L’âge auquel s’accomplit la cérémonie varie avec les facilités du père à se procurer la chèvre ou la brebis indispensable à la bonne exécution du rite ; mais il semble que la seconde naissance ait généralement lieu quand l’enfant a dix ans au moins. Si la mère ou le père est mort, un homme ou une femme en tient lieu pour la circonstance, et en pareil cas l’enfant regarde désormais la femme comme sa propre mère. On tue une chèvre ou une brebis l’après-midi, et on met à part l’estomac et les intestins. La cérémonie a lieu le soir dans une huttes ; les femmes seules on le droit d’y assister. On fait passer un morceau rond de peau de chèvre ou de peau de mouton par-dessus l’une des épaules et par-dessous l’autre bras de l’enfant qui doit renaître ; de même l’estomac de l’animal est placé au-dessus de l’autre épaule de l’enfant et sous son autre bras. La mère, ou la femme qui en tient lieu, s’assied sur une peau sur le sol, tenant l’enfant entre ses genoux. On lui passe les boyaux de la brebis ou de la chèvre autour du corps et on ramène l’extrémité face à l’enfant. Elle pousse des cris comme si elle accouchait ; une autre femme coupe le boyau comme s’il s’agissait du cordon ombilical et l’enfant imite les vagissement du nouveau-né. Tant qu’un garçon n’est pas passé par le simulacre de la seconde naissance, il ne peut ni assister aux préparatifs des funérailles de son père, ni aider à le transporter dans le désert pour y mourir. Autrefois la cérémonie de la seconde naissance coïncidait avec la cérémonie de la circoncision ; aujourd’hui elles sont distinctes. On peut supposer qu’à l’origine ce curieux simulacre de seconde naissance faisait régulièrement partie des rites d’initiation auxquels devaient se soumettre tout garçon ou toute fille kikuyn avant d’être reconnu comme membre adulte de la tribu ; en effet, dans bien des parties du monde, un simulacre de mort ou de résurrection était joué en semblables circonstances par les candidats ainsi qu’à l’admission dans certaines sociétés secrètes. Le but de ce simulacre de mort ou de résurrection n’est pas clair ; on peut supposer qu’il a pour but, d’après les principes de la magie homéopathique ou imitative, de communiquer au candidat la puissance d’un fantôme ou de le mettre à même de revenir une seconde fois au monde quand il sera mort pour de bon. pg 55-56 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Rite de renaissance en guise de cérémonie de retour pour un disparu considéré comme mort; Frazer; Le Rameau d'or.

Dans la Grèce antique, un individu qui était faussement passé pour mort, et pour lequel, en son absence, les rites funéraires avaient été pratiqués, était considéré comme mort par la société, jusqu’à ce qu’il eût accompli le rite qui lui permettait de renaître… On le faisait passer par les genoux d’une femme, on le lavait, on l’emmaillotait, on l’allaitait. Ce n’est qu’après s’être minutieusement acquitté de ce cérémonial qu’il lui était loisible de frayer à nouveau avec les vivants. Dans l’Inde ancienne, et dans des conditions similaires, le mort supposé devait passer la nuit qui suivait son retour dans un tonneau plein d’eau et de graisse ; il devait s’y tenir coi, les poings fermés, tel un enfant dans le sein de sa mère, tandis qu’on célébrait, à son bénéfice, tous les sacrements en usage pour une femme enceinte. Le lendemain matin, il sortait de la cuve et avait à subir à nouveau tous les sacrements dont il avait été muni dès sa tendre enfance ; en particulier, il était tenu de prendre femme, ou de se remarier solennellement avec son ancienne épouse. Pg55 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.  ]]>

Simulacre de naissance en guise de cérémonie d’adoption; Frazer; Le Rameau d'or.

Ce principe d’imitation, si cher aux enfants, a conduit certains peuples à faire d’un accouchement simulé une cérémonie d’adoption ; un tel simulacre servira aussi à faire ressusciter un faux mort. Si l’on feint de mettre au monde un garçon, voire un gros bonhomme barbu n’ayant pas une seule goutte de votre sang dans les veines, il est évident, suivant la philosophie et la loi primitives, que ce garçon ou ce gros bonhomme est bien véritablement votre fils à tous les égards. A ce propos Diodore nous raconte que Zeus, ayant décidé Héra, sa compagne jalouse, à adopter Hercule, la Déesse s’alité, pressa sur son sein le héros corpulent, le fit passer sous ses jupes, puis choir à terre mimant ainsi un réel accouchement ; l’historien ajoute que, de son vivant, les barbares en usaient ainsi, quand il s’agissait d’adopter un enfant. On raconte que de nos jours les choses se passent encore de même en Bulgarie et parmi les Turcs de Bosnie. Quand une femme désire prendre un fils adoptif, elle le fait passer sous ses jupes ; désormais il est considéré comme son propre fils et l’héritier de la propriété entière de ses parents adoptifs. Pg54 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>