Les jardins d'Adonis; Frazer; Le Rameau d'or.

Les fêtes d’Adonis célébrées en Asie occidentale font penser que la mort d’Adonis ne représente pas tellement le dépérissement de la végétation en hiver que la destruction violente du blé fauché, battu sur l’aire, puis broyé par la meule. Le rituel des « Jardins d’Adonis » célébré par les femmes en est un indice supplémentaire. C’étaient des paniers ou des récipients remplis de terre où l’on semait du blé , de l’orge, des laitues, du fenouil ; la chaleur et des arrosages fréquents faisaient rapidement germer les plantes, qui se flétrissaient tout aussi rapidement ; au bout de huit jour, elles étaient jetées dans la mer ou dans des sources en même temps que des statuettes représentant Adonis mort. XVII Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>

Gilgameš rapelle à Ishtar ses anciens amants-2; L'épopée de Gilgameš

Tu as aimé Isullanu,

le jardinier de ton père,

qui ne cessait de t’offrir

des dattes par couffins

Et te procurait tous les jours

un menu plantureux,

Tu avais jeté tes yeux sur lui

et tu l’étais allée provoquer :

« Jouissons de ta vigueur, mon petit Isullanu !

Avance donc ta main et touche Continuer la lecture de « Gilgameš rapelle à Ishtar ses anciens amants-2; L'épopée de Gilgameš »

Sens du jardin; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Le jardin est un lieu clos, isolé, irrigué et ombreux, agréable et rafraîchissant, oû l’on pouvait passer le temps plus plaisamment. ……

Les documents relatifs aux amours, et en particulier à ces amours entre dieux que l’on appelle la « hiérogamie », prennent volontiers cet endroit pour théatre idéal et quasi synonyme des ébats amoureux. Aussi n’était-il pas indifférent qu’Enki l’eût ici, crée aussi pour accueillir Inanna, déesse de l’amour dont elle serait l’objet.

Commentaires sur Inanna et Šukaletuda pg 270

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>

Le peuplier : protecteur des tempêtes; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

C’est ce même personnage (Šukaletuda) qui trouvera le moyen de faire face aux contretemps propres à compromettre les récoltes potagères et fruitières : les tempêtes, en recourant à des rangées protectrices d’arbres non porteurs de fruits.

Commentaires sur Inanna et Šukaletuda pg 269

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>

L'arbre, le jardin; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

L’auteur nous met aussitôt en présence d’Enki, lequel, évidemment pour préparer le cadre du drame, est représenté en devoir de créer l’arbre autour duquel s’organisera ce théatre : le Jardin. Cet arbre, le plus fameux, admiré et vanté dans le pays : le palmier, sera le produit d’une semence naturelle : le propre fard d’Enki, et l’opération « magique » de sa mise en terre s’accomplira, à l’ordre du dieu, des mains du personnage fabuleux, que l’on retrouve ailleurs dans le folklore du cru : le corbeau, lequel, en l’occurrence, se comporte tout à fait comme un homme, et sera même, très vraisemblablement, transformé par Enki en jardinier de se verger prototypique, sous le nom sumérien, dont le sens s’échappe, de Šukaletuda.

Ce jardinier a des ennuis : une tempête a réduit à néant tout son travail. Mais, après avoir réfléchi et pris en compte un certain nombre de données surnaturelles, il trouve le moyen de résoudre son problème : par recours à des pouvoirs corrélatifs aux destinées et à la nature des choses ; et, contre tous les ouragans à venir, il plante une rangée de peuplier s protecteurs, qui auront l’avantage supplémentaire de fournir constamment un ombrage agréable.

Commentaires sur Inanna et Šukaletuda pg 266-267

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Toutes les têtes-noires ne s'abreuvaient plus que de sang; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Or un jour, Šukaletuda,

-car tel était le nom du jardinier-

fondit en larmes et blêmit de chagrin :

il avait bien arrosé les plates-bandes,

Et, jouxtes les carrés, préparé des trous-d’eau :

Mais rien n’avait poussé. Pourquoi ?

Un vent violent avait tout arraché, déraciné !

Que n’avait-il méfait, ce vent tempétueux !

A la face de Šukaletuda,

il avait lancé la poussière du sol,

jusqu’à lui enflammer les yeux,

et Šukaletuda avait du déblayer sans relâche !

Élevant alors les regards,

il considéra les étoiles de l’occident ;

Il prit garde aux esprits qui rôdent, isolés ;

Étudia les signes des démons

qui vagabondent, solitaire ;

apprit comment appliquer les pouvoirs,

En méditant sur les destins assignés par les dieux.

Puis à cinq, dix emplacements inutilisables du jardin,

Il planta une rangée d’arbre ombreux :

des peupliers à la frondaison épaisse,

Desquels, l’ombrage, matin,

midi et soir, ne ferait jamais défaut !

Un beau jour, Madame, après avoir traversé le ciel

et traversé la terre,

Après avoir franchi l’Élam et le Subir,

et longé les passes sinueuses des montagnes,

la Hiérodule, fourbue, arriva au jardin,

Et s’y allongea pour se reposer !

Šukaletuda, cependant, de l’extrémité du jardin, l’épiait !

Devant son sexe, en manière de Pagne, Inanna

s’était attaché les sept-Pouvoirs :

elle avait disposé les sept-Pouvoirs

en guise de cache-sexe.

Ama.ušumgalanna, le pasteur…..

Son auguste sexe que ……

Puis elle s’endormit !

Mais Šukaletuda détacha ce pagne protecteur,

la baisa et la pénétra,

puis il s’en retourna à l’extrémité du jardin !

Le soleil se leva, l’aube parut.

La Femme, alors, s’examina de près-

Inanna s’examina de près,

et comprit qu’on l’avait offensée !

Quelle catastrophe ne provoqua-t-elle pas,

à cause de son sexe outragé!-

Que ne pénétra-t-elle, la sainte Inanna,

à cause de son sexe outragé !

Elle remplit de sang tous les puits (du pays),

Elle amena le sang

dans tous les réservoirs des jardins !

Un serviteur allait-il quérir du bois :

C’est du sang qu’il buvait !

Une servante allait-elle faire le plein d’eau :

C’est du sang qu’elle rapportait !

Toutes les têtes-noires ne s’abreuvaient plus que de sang !

Et elle : « j’entends retrouver mon agresseur,

où qu’il soit! »

Et pourtant, où qu’il fut,

elle ne débusqua point son offenseur !

Que n’a-t-on débité là-dessus !

Que n’a-t-on raconté encore !

Car le jeune homme s’en était allé chez son père :

« Mon père, j’avais bien arrosé les plates-bandes,

Et, jouxtes les carrés, préparé des trous-d’eau :

Mais rien n’avait poussé. Pourquoi ?

Un vent violent avait tout arraché, déraciné !

Que n’avait-il méfait, ce vent tempétueux !

……

Inanna et Šukaletuda v.91-145.

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>

Bien à propos se trouvait le palmier dans la terre du roi; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Ce palmier, progéniture du cours-d’eau,

arbre immortel, nul ne l’avait jamais vu !

Sa « langue » ….. fournirait une moelle ;

de sa barbe-de-fibres on tresserait des nattes ;

Ses surgeons serviraient de règle à mesurer !

Bien à propos se trouvait-il dans la terre du roi :

Sa palme accompagnerait les ordonnances royales !

On le déposerait en offrande

dans les temples des plus grands dieux !

Inanna et Šukaletuda v.76 -85.

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>