« Ô ma souveraine, lorsque tu te dilates comme le ciel,
lorsque tu t’élargis comme la terre,
que tu poins comme le soleil,
En ouvrant tes immense bras de lumière,
que tu circules là-haut, diffusant épouvante et effroi,
que, de ton éclat aveuglant, tu illumines la terre,
que, parcourant les montagnes,
tu leur lances dessus ton filet lumineux,
que tu baignes de tes rayons la « montagne fleurie »,
que tu dévoiles la montagne-aux-pierres-šuba, la sainte montagne,
que tu élèves fièrement ton ……
comme un seigneur bienveillant et charmeur. »
Victoire d’Inanna sur l’Ebih, v.10-18
Dans ce passage éloquent, l’auteur la décrit formellement aussi sous ses apparences astrales et lumineuses, autrement dit comme la déesse étoile, la déesse de la planète Vénus. Il identifie même son avancée conquérante au progrès de l’astre qui éclaire peu à peu, en suivant son orbite, les territoires au-dessus desquels il apparaît (voir en particulier 12-15, où les sens du mot « filet » est volontairement ambigu : à la fois les rets du chasseur et la rayonnement tentaculaire de l’étoile). : comme pour joindre les deux faces, stellaires et belliqueuse, de la déesse, et suggérée discrètement la portée « éclairante », autrement dit : civilisatrice, des conquêtes patronnées par elle.
Pg 228
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>